Une action écologique pour notre planète comme dernier geste

Une nouvelle méthode écologique visant à honorer nos défunts de la manière la plus verte qui soit a été légalisée aux Etats-Unis dans l’Etat de Washington en mai 2019. Cette méthode plus connue sous le nom de « réduction organique naturelle » est une alternative à l’enterrement dit « classique » comme la mise en terre et la crémation.


Le principe de la réduction naturelle organique 

Le principe de la réduction organique naturelle consiste à remplacer le cercueil du défunt par un lit végétal, préalablement rempli de matières organiques telles que des copeaux de bois, de la paille, des feuilles ou des granulés de luzerne. Le corps du défunt est enveloppé dans un linceul biodégradable et est ensuite placé sur son lit végétal. Ce lit est ensuite inséré dans une cellule chauffée de plus de 2m40 de long pendant quelques mois .Le but premier de cette méthode d'enterrement écologique est de transformer le corps en compost. Par la suite, ce compost est restitué à la famille du défunt. Concrètement, en quelques semaines, un être cher peut devenir de la terre de jardin.

La méthode de réduction naturelle organique permet ainsi un retour littéral à la terre. Certaines personnes s’accordent à dire que l’idée de devenir forêt ou de participer à la repousse de végétaux est plus que gratifiant. Ce pur retour à la terre suscite néanmoins des questionnements, concernant l’éthique, la propreté ou encore simplement l’intérêt de cette méthode.


La réduction naturelle organique : un sujet sensible

Ce principe, illégal en France comme dans les autres pays européens, est en effet un sujet très sensible puisqu’il touche à la mort. Cette méthode se heurte aux croyances religieuses. Par exemple, l’Eglise catholique s’oppose fermement à cette pratique, qualifiant ces méthodes d’irrespectueuses, indignes et indécentes pour les défunts.

Encore dénigrée il y a une dizaine d'années, la crémation est aujourd'hui courante.

Peut-on alors envisager une évolution de notre position similaire à la crémation pour la réduction organique ?

Les avis sont très diversifiés et tranchés sur la question, surtout lorsque l’on évoque la « décomposition » de notre corps ou ceux de nos proches.


Aux États-Unis où ce procédé est légal, une entreprise spécialisée dans ce traitement démontre qu’un corps produit un mètre cube de compost en seulement 30 à 60 jours grâce à de l’air chaud, toujours mêlé à des copeaux de bois, de la luzerne ou de la paille. Cela favorise l’apparition des microorganismes et des microbes qui viennent faciliter la transformation du corps.


Ces funérailles coûtent au moins 5 500 euros. Un enterrement incluant les frais d'inhumation coûte en moyenne 10 000 euros tandis que la crémation a un coût médian d'environ 6 500 euros environ. D'un point de vue économique, la réduction biologique est donc similaire aux méthodes conventionnelles existantes.


La méthode de réduction organique naturelle est particulière, peut choquer mais cherche finalement à être partenaire de l’environnement. Devrions-nous alors parler de « valorisation » de nos selves?